Evaluation de l’état d’hygiène et des interactions Eau-Emballage Dans les unités de conditionnement des eaux en Tunisie

Evaluation de l’état d’hygiène et des interactions Eau-Emballage dans les unités de conditionnement des eaux en Tunisie.

  1. Objectifs

Dans le but de contribuer à la mise à niveau du secteur des eaux conditionnées et d’évaluer la qualité du produit fini à travers l’évaluation des bonnes pratiques de production dans les unités et de la stabilité des eaux conditionnées (la migration spécifique à partir des emballages), l’ANCSEP a réalisé une étude sur les critères de stabilité des eaux conditionnées durant la période de juin à octobre 2005 en collaboration avec l’Office du Thermalisme.

  1. Méthodologie

Cette étude a porté sur les quatorze unités de conditionnement des eaux en activité. En effet, l’évaluation a porté sur deux volets complémentaires, à savoir:

  • l’évaluation des conditions de production à travers une check liste comportant les exigences réglementaires et normatives nationales et internationales (management de la qualité, emballages, conditionnement, stockage, environnement, transport, étiquetage).
  • l’analyse des interactions eau emballage en plastique (après étuvage à 45 °C durant 30 jours).

Les analyses réalisées pour onze unités concernent :

  • Les paramètres physico-chimiques (pH, Conductivité Électrique, Oxydabilité au permanganate, carbone organique total)
  • les anions (chlorures, sulfates et nitrates) ;
  • métaux lourds (manganèse) ;
  • paramètres microbiologiques (Pseudomonas aeruginosa) ;
  • test d’inertie eau-emballage plastique (acétaldéhyde : composé de dégradation thermique du PET).
  1. Résultats

3.1. Volet questionnaire

Les résultats ont montré que les composantes les plus maîtrisées sont : l’étiquetage, le conditionnement et le transport. Les composantes de l’emballage et du stockage sont rarement maîtrisées. Seulement 4 unités répondent à plus de 70 % des exigences.

Les points forts des unités:

  • l’existence de système d’autocontrôle basé sur des analyses de laboratoire et la tenue de registres (93% des unités),
  • la mise en place de systèmes de marche en avant pour prévenir les risques de contamination croisée (93% des unités),
  • les systèmes de désinfection efficaces des emballages en verre (100% des unités),
  • la maîtrise du conditionnement proprement dit et l’étiquetage adéquat.

Les défaillances :

  • Le manque d’entretien des équipements;
  • L’absence d’attestation sanitaire des emballages.
  • Certains locaux sont inadaptés pour les bonnes pratiques d’hygiène et de production.
    • Volet analytique
  • Le dosage des paramètres physico-chimiques n’a pas montré de différences significatives entre les eaux conditionnées dans les deux matériaux d’emballage (plastique et verre) compte tenu de deux facteurs, la durée et la température sauf pour une seule unité où le paramètre oxydabilité au permanganate a augmenté de façon significative avec la durée de conservation (évolution des formes chimiques du CO2 dissous).
  • Ainsi la majorité des emballages testés n’ont pas d’effet sur les caractéristiques physico-chimiques (pH, CE, alcalinité, anions) des eaux qui ont été soumises à l’analyse.
  • L’analyse de l’AA (test organoleptique):
  • La majorité des unités (82 % des échantillons) ont présenté des dépassements pour le dernier test caractérisé par les conditions d’étuvage les plus contraignantes (étuvage à 45 °C durant 30 jours).
  • Quatre échantillons ont présenté des dépassements dans la majorité des tests de la migration de l’AA, deux d’entre eux ont dépassé de plus de cinq fois la valeur de référence fixée par l’AFSSA qui est de 20 μg/l.

 

CONCLUSION

Il ressort de cette étude que cette industrie a réalisé beaucoup d’acquis suite au développement du secteur observé ces dernières années. Les nouvelles unités mises en place ont bien profité des programmes de l’état relatifs à la promotion des investissements, par la mise à niveau et le système qualité.

Pour la synergie eau emballage, les résultats plaident en faveur d’une corrélation positive entre la migration spécifique de l’AA et le taux de gazéification des eaux. La vérification du processus de fabrication (soufflage et moulage) pouvait contribuer à réduire ce problème.